14.8.09

| Conscience planétaire et responsabilité sociale individuelle |

Où que nous regardions : cynisme, impunité, démagogie et exploitation des plus faibles par les plus féroces. Où que nous regardions, la réalité nous fait horreur. Mais devant tant d'exactions, de souffrances et de choses effroyables, que faire ? Que peut l'individu seul face à la misère, à la violence, à la cupidité ? Faire groupe ? S'unir ? Comment ? Personne ne veut entendre de discours de solidarité, de sacrifices supplémentaires, de concessions... Et puis que veux dire société aujourd'hui ?

Ceux qui n'ont rien voudraient que ceux qui ont quelque chose fassent quelque chose. Mais ceux à qui il reste encore quelque chose à perdre n'osent pas se dresser contre ceux qui ont tout, qui ne craignent rien ni personne tant ils sont protégés par le droit qu'ils ont fabriqué, par les lois qu'ils ont édictées, par les armées qu'ils ont dressées à obéir et par l'absence de merci et de compassion dont ils savent parfaitement faire usage. Alors plutôt que de s'opposer, de se révolter ou de résister, ceux qui ont encore quelque chose à perdre, se taisent, regardent de l'autre côté, et courbent l'échine.

Notre époque est celle de la conscience planétaire. Des satellites balayent chaque parcelle du sol. Des caméras sont intégrées dans des millions de téléphones portables. Des câbles et des ondes relient les populations qui bénéficient de l'électricité. Ceux qui ont encore quelque chose à perdre ne peuvent pas ignorer ce qui se passe de l'autre côté de la véritable ligne de démarcation de la fracture numérique : celle qui sépare les pays occidentalisés des autres, de tous les autres. Au travers d'innombrables canaux de diffusion, l'Occident reçoit les images terrifiantes de l'autre monde. Et ces images terrifiantes rappellent à tous ce qui arrive à ceux qui ont tout perdu, à ceux qui n'ont plus rien...

Peu de gens, en Occident, mesurent les réalités de ceux qui vivent dans l'autre monde. Il n'est pas facile de s'imaginer un lieu sans électricité, sans eau, sans chauffage, sans trottoir, sans téléphone, sans courrier... Et encore moins un lieu sans commerces, sans institutions, sans hôpital, sans police, sans pompiers, sans lois, sans travail, sans argent... Car c'est cela l'autre monde, un univers sans société. Personne ne peut se l'imaginer, ni se le représenter. Aucun film, aucune photo, aucun témoignage ne saurait donner la mesure de ces enfers. Tout ce que nous avons, ce sont des mises en scène froides, calculées, destinées à déclencher telle ou telle réaction, émotion, intention. Qui pour signer une pétition. Qui pour envoyer de l'argent. Qui pour être rappelé à l'ordre. Qui pour satisfaire une curiosité morbide...

Il apparaît donc que nous ne savons rien en dépit de l'extraordinaire déploiement de moyens de communication. Il apparaît aussi que nous ne pouvons rien car incapables de nous fédérer, de faire preuve d'un minimum de solidarité, nous ne pouvons que nous présenter individuellement face à ces désastres humains, sociaux et politiques. Et seuls, nous sommes impuissants, démunis et honteux. C'est ce dernier sentiment que combattent certains d'entre nous en rappelant que la vie n'est pas un épisode de dessin animé pour enfants, qu'elle n'est pas un conte de fées... Et qu'il est grand temps de se réveiller et de prendre conscience de la réalité (horrible) du monde. Il faut même l'accepter comme inévitable...

Le monde n'est pas peuplé de bisounours. Mais il n'est pas peuplé de monstres non plus. Et ceux qui voudraient nous présenter un monde cruel, méchant et impitoyable tentent de cacher une réalité pourtant simple. En s'éveillant à cette réalité, il nous serait possible de prendre l'initiative et de bâtir un nouveau monde. En nous éveillant à cette réalité, que l'on tente par tous les moyens de nous faire ignorer, il nous serait possible d'agir individuellement et collectivement de manière efficace. Cette réalité que l'on occulte n'est pas ancienne et sa force va croissant depuis près d'un siècle. Cette réalité, ce secret que les puissants tentent de bâillonner, c'est le nombre.

Autrefois, aux temps où les populations étaient rares et éparses, l'adage voulait que ce soit l'union qui fit la force. Et pendant des siècles tous les pouvoirs ont employé cet adage pour asseoir et maintenir leur pouvoir. Les rapports de force étaient entretenus entre les groupes les plus puissants. Mais avec l'explosion démographique et la mondialisation de la conscience, le paradigme a complètement changé. Avec une population de six milliards d'êtres humains, l'union est devenue impossible. Même avec les meilleurs moyens de communication du monde, l'union est impraticable. Et par le même principe, régner devient impraticable. Trop de différences, de caractéristiques spécifiques, de particularités séparent les individus et échappent aux tentatives d'homogénéisation du marketing, de la politique ou des intégrismes.

Le nombre est trop grand. Et non seulement il est trop grand mais il suffit aujourd'hui d'une fraction de ce nombre pour accomplir ce qui demandait une mobilisation mondiale il y a seulement cinquante ans. Et ce sont ces fractions qui sont devenues déterminantes dans tous les rapports de forces, dans tous les affrontements, dans toutes les négociations. Devant des nombres incontrôlables et difficilement réductibles, les détenteurs de puissance sont obligés de mener des campagnes de terreur afin de paralyser les populations. En maintenant une fraction importante de son propre groupe dans un régime de peur, il est possible de maintenir une population entière sous contrôle. Mais cela n'est vraiment efficace que si le monde entier applique le même régime. Or c'est également devenu impossible. Il y a toujours des groupes plus libres, moins terrifiés, moins sujets à la pression du marketing de la peur, voire enclins à défier le pouvoir en place...

Le nombre est démesuré et cela ne va qu'en augmentant. Neuf milliards d'individus dans trente ans. Un défi sans mesure à la volonté de contrôle des puissants sur le reste du monde. Un défi et peut-être même une gageure. Car le déploiement des moyens nécessaires pour contrôler une telle population dans un nombre aussi grand, dans une diversité de langues et de cultures aussi variée, sur une étendue géographique totale expose les tyrans à la multiplication des erreurs d'appréciation, à l'extension des poches de résistance, des zones et des phénomènes incontrôlables et incontrôlés. Ainsi Internet, autrefois réseau militaire et scientifique, que l'on croyait transformer en réseau commercial, échappe à tout contrôle. Et plus on essaye de le contrôler et plus les tentatives échouent, s'inversent et produisent des effets indésirables de désordre incontrôlable.

Le nombre est le nouveau paradigme du 21e siècle et probablement du 3e millénaire. Le nombre n'est pas un groupe. Il est accumulation. Le nombre n'est pas une force. Il est la réalité qui sous-tend toutes les forces. Et chacun de nous fait partie du nombre, non comme une parcelle, un fragment ou un élément secondaire... Chacun de nous est le nombre. A la manière d'une cellule du corps humain, nous pouvons agir selon des comportements très variés au sein du nombre. Nous pouvons être bénéfique(s) ou bien nocif(s). Le nombre pourra alors nous accepter ou nous combattre. Un cancer commence toujours par la mutation d'une seule cellule. De même qu'un enfant a pour origine une seule cellule. Et ainsi chacun de nous a une influence certaine sur le nombre. Prendre conscience de cette influence, c'est déjà accepter notre responsabilité sociale individuelle. Et c'est sur cette responsabilité sociale individuelle que doit se bâtir notre action au sein du nombre.

Nous ne sommes ni seuls, ni isolés, ni fondamentalement différents. Nous pouvons agir sur notre monde en tirant parti du nombre, en diffusant notre message autour de nous, en faisant preuve d'influence, si modeste soit-elle. En nombre suffisant, notre influence devient une force invincible. Nous n'avons pas besoin d'adhérer à un parti, à une cause, à une religion ou à une idéologie pour construire ensemble un projet, que ce soit pour tracer une route, pour planter des arbres ou pour acheminer de l'eau. C'est le nombre qui a toujours été le ciment pour toutes les réalisations humaines. Et si autrefois, le nombre était restreint et l'économie fondée sur la rareté, aujourd'hui le nombre est colossal et l'économie pourrait parfaitement être fondée sur l'abondance.

Moins de 3% de la population détient plus de 80% des richesses de la planète. Ils sont peu nombreux, isolés et perdent de plus en plus le contrôle du monde. Ils n'ont pas besoin de toute la population mondiale pour se maintenir au sommet de la pyramide qu'ils ont construite. Ils en font la démonstration depuis longtemps en utilisant seulement une fraction relativement faible en nombre. C'est à cette fraction qu'il faut maintenant s'attaquer. Non en la détruisant comme le revendiquent les extrémistes de tous poils. Car elle sera aussitôt remplacée par une autre génération, plus jeune et bien plus docile. Mais en lui faisant prendre conscience de son rôle et en l'aidant à enrayer la machine.

C'est par la pédagogie et par une prise de conscience morale que nous pouvons toucher cette fraction. Au travers des écrans qu'elle regarde, des téléphones portables dont elle se fait l'apôtre, des ordinateurs et des outils informatique qu'elle croit maîtriser, nous pouvons toucher cette fraction et lui dire notre message. Si cette fraction vacille, c'est tout l'empire qui tremble. Et si cette fraction cesse de travailler pour ceux qui ont tout, l'empire mondial s'écroulera. Il suffira de cesser le travail pendant quelques jours seulement... Seulement quelques jours et ce sera fini...

Mais alors qui sont ceux et celles qui forment cette fraction du nombre qui enrichit les plus riches et les maintient au pouvoir ?

C'est moi. C'est vous. C'est nous.

1 commentaire:

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